CV artis

Autoportrait. Gravure sur cuivre, détail.

Laurent Nicolaï est né en 1975 à Nice.

Ses aptitudes particulières au dessin sont remarquées très jeune, il passera une adolescence assez solitaire, crayons et pinceaux en main, étudiant à la fois les dessins des grands maîtres et les auteurs de Bandes-Dessinées en noir et blanc dont la librairie familiale est emplie. Dès cette période il se confronte au dessin de modèle vivant de manière régulière.

C’est à l’école des Beaux-arts de Marseille qu’il découvre l’impression d’estampe, la gravure et la lithographie deviennent ses médiums exclusifs. Il bascule alors complètement dans le noir et blanc avec un œil aiguisé pour la belle impression. Cela lui permet de soutenir son diplôme avec une suite gravée de grande ampleur.

Accident de la vie

Il doit arrêter ses études pour soutenir sa famille et devient libraire spécialisé en Bandes-dessinées pendant quelques années. Puis il quitte Marseille pour installer son atelier autour d’une petite presse taille douce dans les Cévennes. Parallèlement il se découvre une âme de bâtisseur en restaurant des maisons anciennes, cette qualité sera alors un moteur pour ses multiples projets à venir. Il reprend l’étude de modèle vivant. Il ouvre rapidement un atelier de lithographie et complète son équipement pour la gravure, l’ADN (Atelier D’estampe Nicolaï) est né. Il commence l’accompagnement d’artistes par goût du partage.

Un peu à l’étroit, il part s’installer dans le Massif central où il construit des ses mains une maison et une imprimerie/bergerie. Il devient Imprimeur/éleveur. Pendant dix ans il développe en parallèle d’une activité d’éleveur son imprimerie et son art. En gravure essentiellement, puis il décide de se consacrer à la lithographie, technique où le dessin est le plus respecté. Il sauve de la casse deux imposantes presses lithographiques centenaires, de 7 tonnes chacune. Il se rapproche de grands imprimeurs lithographes avec qui il lie des liens d’amitié durables. Travaille, entre autre, pour le Musée Soulages de Rodez dès son inauguration, des Lycées et des écoles de sa région toujours avec ce goût du partage qui le caractérise. Il accompagne chez lui à l’ADN des artistes avec des projets de plus en plus ambitieux.

Changement de cap

En 2021, il déménage à Cognac pour se consacrer entièrement à sa production artistique et à son imprimerie ADN qu’il veut encore plus ouverte aux échanges. L’ADN restructuré ne garde que l’essentiel car l’imprimerie doit se glisser dans un espace plus petit, son parc de machines est réduit de moitié avec six presses pour le travail du cuivre, de la pierre et de la typographie. Il développe et commercialise de nouvelles encres pour la lithographie, sous le nom « AUBEPINE », ne trouvant pas dans le commerce la qualité qui correspond à ses exigences d’artiste imprimeur.


En septembre de la même année, Mes OGM une suite de 43 lithographies en 7 couleurs sort des presses de l’atelier. A cours de l’automne, l’artiste Edmond Baudoin commence sa collaboration avec l’ADN par une lithographie monochrome. L’atelier accueille dans le cadre de son programme de « Pédagogie de l’estampe », un jeune artiste en DNMADE pendant huit mois. En février 2022, la première résidence d’artistes est organisée lors du projet inKimiKa, un échange Franco-Maltais. Au mois de mars ce sont les premières « Rencontres de la lithographies » lors desquelles la Muro redémarre et imprime une première lithographie.

Depuis de nombreuses gravures et lithographies sortent régulièrement de l’atelier.

Et au-delà de son art, se profile une vision originale du monde : « Avec l’estampe j’ai éprouvé une passion qui au fil du temps est devenue ma forme de pensée, une certaine perception des choses. Depuis, je ne me suis pas séparé de cette manière de voir le monde, inversé et à rebours, inscrit dans un temps si différent de celui que nous affirme le quotidien. »